Depuis l'adoption de la loi sur l'extrémisme, s'exprimer librement est devenu impossible.

Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai été critiquée pour ma tenue vestimentaire lors du réveillon du bureau, alors qu'elle était tout à fait appropriée. Pour moi, ce n'était qu'une petite touche personnelle, une manière subtile de me sentir moi-même. Mais ils l'ont remarqué.

Ils m'ont dit qu'un homme ne devait pas porter de bijoux et que cela n'était plus autorisé en Russie. Pendant un moment, j'ai pensé que ce serait peut-être acceptable, que personne ne s'en soucierait. Mais dès qu'ils m'ont vu, ils m'ont fait comprendre que même quelque chose d'aussi petit qu'un accessoire était « trop ».

Ce sont des préjugés et rien d'autre. Il ne s'agit pas seulement des bijoux. Il s'agit de mon langage corporel, de ma façon de parler, de ma façon de marcher. Tout est passé au crible.

Avant, je rêvais de progresser dans ma carrière, de construire un avenir à Moscou, peut-être même de trouver un espace où je me sentirais libre. Mais aujourd'hui, chaque projet semble incertain, dicté par des lois destinées à effacer les gens comme moi.